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José Bové en prison Tous les regards tournés vers l'Elysée

PARIS, 23 juin (AFP) - Tous les regards étaient tournés lundi vers l'Elysée, après l'arrestation à grand spectacle de José Bové, la gauche réclamant de façon quasi unanime la libération du syndicaliste et l'UMP évoquant la possibilité d'une grâce présidentielle à l'occasion du 14 juillet.

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La présidence de la République était toutefois muette sur le sujet, attendant les résultats de l'instruction du dossier par la Chancellerie.

A la pointe de la protestation, le PCF a exigé en vain à l'Assemblée nationale que le garde des Sceaux Dominique Perben vienne s'expliquer sur l'incarcération de José Bové et déposé au Sénat une proposition de loi d'amnistie sociale.

Cette proposition de loi concerne "les délits commis à l'occasion de conflits du travail ou à l'occasion d'activités syndicales et revendicatives de salariés, d'exploitants agricoles, d'agents publics et de membres de professions libérales, y compris au cours de manifestations sur la voie publique ou dans les lieux publics".

A Tulle, le premier secrétaire du PS François Hollande a dénoncé les "conditions invraisemblables, stupéfiantes et inacceptables" de l'interpellation de José Bové. Il a annoncé que son parti allait "poser des questions au gouvernement" sur cette "épreuve de brutalité".

C'est également à "la méthode spectaculaire choisie par le gouvernement" pour arrêter le syndicaliste que s'en est prise Annick Lepetit, porte-parole du PS au cours de son point-presse hebdomadaire.

Jean Glavany, ancien ministre PS de l'Agriculture, a déploré "deux poids, deux mesures", faisant valoir que "les exactions d'autres organisations agricoles" n'étaient jamais sanctionnées.

La FNSEA, premier syndicat agricole français, n'en a pas moins apporté son soutien à José Bové, en déplorant les conditions de son arrestation "peu respectueuses de la personne et de ses proches".

Du côté de la majorité, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a ironisé: "Un tribunal a prononcé une décision de justice et celui qui en est destinataire est emprisonné, comme l'ont demandé les magistrats. Quel est le problème, où est le scandale?" Mais Renaud Donnedieu de Vabres, porte-parole de l'UMP, a affirmé que le décret d'amnistie du 14 juillet s'appliquerait au syndicaliste "comme à tous les détenus".

Pour le député Vert de Gironde Noël Mamère, Jacques Chirac aura "beaucoup de difficultés à ne pas accorder sa grâce" à José Bové à l'occasion de la fête nationale. "Il devait être le président de tous les Français, il a été élu à 82% et il faut qu'il fasse preuve d'une certaine mansuétude", a-t-il expliqué.

Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement et présidente de Cap 21, de même que le Mouvement écologiste indépendant (MEI) se sont déclarés solidaires du leader de la confédération paysanne.

Marc Blondel, secrétaire général de FO, a jugé "choquant" qu'un "représentant syndical" tel que José Bové soit traité "comme un dangereux hors-la-loi".
La confédération paysanne, la CGT, l'UNSA, le FSU, G10 Solidaires et le syndicat de la magistrature ont tenu une conférence de presse commune à Paris pour exiger la "libération immédiate" du syndicaliste.
L'UNEF (étudiants), le Syndicat de la médecine générale, le Syndicat des avocats de France, la CNT (anarchistes) et le Modef (syndicat agricole) ont indiqué s'associer à cette démarche.

Même les nationalistes de Corsica Nazione y sont allés de leur voix, s'affirmant "toujours aux côtés de ceux qui défendent la terre et les hommes contre l'établissement d'un ordre mondial où tout est censé se vendre et s'acheter".


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